Je publie aujourd'hui mon discours d'intronisation au titre honorifique de Kajira. C'est un texte magnifique inspiré du préambule des Confessions de Jean-Jacques Rousseau qui se passe de commentaires. Je l'ai fait mien.
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitatrice. Je veux montrer à mes semblables une Femme dans toute la vérité de sa nature et cette Femme ce sera moi.
Moi seule. Je sens mon cœur et je connais les Femmes. Je suis faite comme aucune de celles que j'ai vues. J'ose croire n'être faite comme aucune de celles qui existent. Si je ne vaux pas mieux au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté c'est ce dont on ne pourra juger qu'après m'avoir connue.
Que la fin de mon engagement sonne quand Vous le déciderez, je viendrai, ces mots à la main, me présenter devant Vous mon Maître. Je dirai hautement: "Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai fait de mon mieux, tenté d'obéir à vos désirs parfois mal, parfois bien mais toujours avec la même franchise. Je n'ai rien caché de mauvais, rien ajouté de bon et s'il m'est arrivé de faillir ce n'a jamais été sans aller jusqu'au bout de moi-même : j'ai pu supposer bien ce que je croyais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être mal. Je me suis montrée telle que je fus : méprisable et vile quand je l'ai été, brillante, généreuse, sublime quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur et je Vous l'ai livré.
Maître, rassemblez autour de moi mes semblables : qu'elles écoutent mes confessions, qu'elles gémissent de mes indignités, qu'elles rougissent de mes actes. Que chacune d'elles découvre à son tour son cœur au pied de Votre trône avec la même sincérité et puis qu'une seule Vous dise si elle l'ose :" je fus plus sincère que cette Femme-là".
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitatrice. Je veux montrer à mes semblables une Femme dans toute la vérité de sa nature et cette Femme ce sera moi.
Moi seule. Je sens mon cœur et je connais les Femmes. Je suis faite comme aucune de celles que j'ai vues. J'ose croire n'être faite comme aucune de celles qui existent. Si je ne vaux pas mieux au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté c'est ce dont on ne pourra juger qu'après m'avoir connue.
Que la fin de mon engagement sonne quand Vous le déciderez, je viendrai, ces mots à la main, me présenter devant Vous mon Maître. Je dirai hautement: "Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai fait de mon mieux, tenté d'obéir à vos désirs parfois mal, parfois bien mais toujours avec la même franchise. Je n'ai rien caché de mauvais, rien ajouté de bon et s'il m'est arrivé de faillir ce n'a jamais été sans aller jusqu'au bout de moi-même : j'ai pu supposer bien ce que je croyais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être mal. Je me suis montrée telle que je fus : méprisable et vile quand je l'ai été, brillante, généreuse, sublime quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur et je Vous l'ai livré.
Maître, rassemblez autour de moi mes semblables : qu'elles écoutent mes confessions, qu'elles gémissent de mes indignités, qu'elles rougissent de mes actes. Que chacune d'elles découvre à son tour son cœur au pied de Votre trône avec la même sincérité et puis qu'une seule Vous dise si elle l'ose :" je fus plus sincère que cette Femme-là".
Rousseau est sans doute l'un des plus grands auteurs de notre littérature et adapter son texte à votre condition été difficile car il n'était pas question d'en diminuer la puissance ni d'en détourner le sens. Rousseau, vous l'avez compris, voulait témoigner de son engagement au regard de son œuvre. Le sens de votre discours, vous l'avez compris, était de marquer votre engagement au regard de votre œuvre : m'appartenir dans toute votre vérité. Ne perdez jamais de vue ce qui est écrit, ces mots doivent guider votre quête.
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