Je vais raconter dans ce billet la suite de la dernière soirée passée au Clair-Obscur.
Après la séance du cheval d’arçon, j'ai mis un long moment pour reprendre mes esprits. Comme si toute mon énergie vitale, toute ma substance s'étaient envolées de mon corps.
Mon Maître, plein de sollicitude et semblant bien comprendre mon état, m'a laissé prendre ce temps. Puis Il m'a demandé si je souhaitais continuer à regarder ce qui se passait dans le club, pratiquer une autre activité ou quitter les lieux et me reposer. Il m'a assuré que si mon choix se portait sur l'activité, celle-ci serait douce et en lien avec ce qui déclenche mon plaisir sexuel. J'étais dans un état tel qu'il m'était difficile d'avoir une opinion, d’émettre un désir. Je lui ai demandé encore un peu de temps avant de répondre. Durant cette pose, j’ai réellement eu la sensation physique de "recharger mes batteries" comme si "je me branchais sur le secteur". J’ai ainsi pu recommencer à réfléchir.
J'ai décidé d’accepter Sa proposition d’une troisième activité, un peu comme on accepte de remonter en selle après une chute de cheval car il me paraissait dangereux de quitter le club sur cette impression d’échec. Dangereux pour mon intégrité psychique, dangereux pour la relation à mon Maître. J’avais en somme je crois, une sensation de "petitesse", d’être "moins que rien". L'inverse de la fierté.
Nous avons déambulé dans le club pour trouver un endroit qui me conviendrait et mon choix s'est porté sur une table "gynéco".
J'ai vécu cette dernière activité très en intériorité. C’est sans doute pour cette raison qu’aujourd’hui, je m’aperçois que j’ai du mal à la décrire, à être précise sur les détails de son déroulement.
Mon Maître m'a attachée sur la table, bras écartés, jambes écartées, les pieds placés dans les étriers. Puis Il a occulté ma vue.
Je me souviens qu'Il a positionné des pinces sur mes seins et sur mes grandes lèvres. Je me souviens qu'Il a joué avec une roulette de Wartenberg et un vibromasseur.
Je me souviens avoir été dans un état de tension extrême quand Il a commencé à utiliser la roulette. Je me souviens me concentrer sur la promesse qu'Il m'avait faite ne pas provoquer de douleur mais avec une peur incontrôlable d'en ressentir une, comme si le seuil du tolérable avait été atteint pour la soirée et qu'il m'était impossible de vivre des sensations qui en temps normal auraient été tout à fait supportables.
Je me souviens de peu à peu réussir à me détendre, à rentrer dans les sensations du plaisir.
Je me souviens avoir aimé entendre mon Maître m’informer que j'avais de nombreux spectateurs dont une femme, étrangère, qui avait dîné face à moi quelques heures auparavant et avait déjà suivi avec intérêt notre première activité.
J'ai pensé à la situation, au fait de donner à mon Maître cette profonde partie de moi qu’est ma jouissance et cela sans pouvoir la partager avec mon amoureux, à qui je souhaite pourtant ardemment tout partager.
J’ai repensé aux termes de mon Contrat et je m'en suis remise à cet engagement, c’était bien ce que je voulais : Lui offrir mon corps et mon esprit.
J’ai compris seulement après, en y repensant, que ces instants participaient à la reconstruction de mon image à mes propres yeux et qu’ils me permettaient de renvoyer à mon Maître une image plus fière de moi-même. Au fond, je ne crois pas que pour Lui celle-ci avait été détériorée par l’exercice précédent, mais dans l'instant, j'avais besoin de la rétablir. C’était un impératif vis-à-vis de moi et vis-à-vis de Lui.
Je me suis laissée aller à mes sensations et m’en suis remise aux mains de mon Maître qui de la pointe du vibromasseur m'a permis d'atteindre une jouissance intense, sublimée par le contexte dans lequel je me trouvais, la présence de spectateurs, ma position obscène, ma soumission à Sa volonté.
Je souhaite dire merci à mon Maître pour tout le soin qu’Il a pris de moi durant cette soirée et particulièrement au cours de cette dernière expérience.
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